L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), une institution française de référence pour l'évaluation des risques sanitaires, a récemment publié son avis et rapport actualisés concernant l'expertise sur les radiofréquences et le cancer. Cette publication, datée du 26 février 2020, constitue une mise à jour exhaustive de son précédent rapport de 2009, intégrant les dernières données scientifiques mondiales disponibles.

L'Anses Fait le Point sur les Effets des Radiofréquences sur la Santé

L'objectif principal de cette expertise scientifique était d'évaluer les effets potentiels des expositions aux radiofréquences sur la santé humaine, avec un intérêt particulier pour le risque de cancer. Les radiofréquences sont omniprésentes dans notre environnement moderne, propulsant des technologies essentielles telles que la téléphonie mobile, le Wi-Fi, les objets connectés et les nouvelles générations de réseaux comme la 5G.

Après une analyse rigoureuse d'une vaste littérature scientifique, incluant des études épidémiologiques et expérimentales, l'Anses parvient à une conclusion mesurée : l'expertise ne met pas en évidence d'effets avérés des expositions aux radiofréquences sur la santé. En d'autres termes, les données scientifiques actuelles ne fournissent pas de preuves formelles et certaines d'un lien direct entre l'exposition aux radiofréquences et l'apparition de cancers ou d'autres pathologies.

Maintien du Principe de Précaution Face aux Incertitudes Scientifiques

Malgré l'absence de preuves formelles d'effets avérés, l'Agence met en lumière la persistance de certaines incertitudes scientifiques. Ces incertitudes sont multifactorielles, liées notamment à la difficulté d'évaluer les expositions sur le très long terme, à la complexité des mécanismes d'interaction biologique ou encore à l'évolution extrêmement rapide des technologies et de leurs usages. C'est pourquoi l'Anses réaffirme avec force les recommandations émises dans son avis de 2009, préconisant de limiter l'exposition de la population.

Cette démarche s'inscrit pleinement dans le cadre du principe de précaution, particulièrement pertinent lorsqu'il s'agit d'enjeux de santé publique majeurs et de technologies en constante mutation.

Recommandations Clés pour une Exposition Maîtrisée

Les conseils prodigués par l'Anses sont universels mais ciblent spécifiquement les populations vulnérables, notamment les enfants, en raison de leur phase de développement et de leur utilisation croissante des outils numériques. Voici les principales recommandations à adopter au quotidien :

  • Réduire l'exposition générale, et tout particulièrement celle des enfants et adolescents.
  • Privilégier systématiquement les connexions filaires (câble Ethernet) aux connexions sans fil (Wi-Fi) lorsque l'option est disponible.
  • Utiliser des kits mains-libres pour les téléphones mobiles afin de maintenir l'appareil éloigné du corps durant les communications.
  • Limiter la durée des conversations téléphoniques, surtout dans les zones de mauvaise réception, où l'appareil émet avec une puissance plus élevée.
  • Décourager l'utilisation des téléphones mobiles par les jeunes enfants pour les jeux ou le visionnage de vidéos.

Poursuite de la Recherche et Surveillance des Nouvelles Technologies

L'Anses souligne également l'impératif de poursuivre et d'intensifier les efforts de recherche scientifique. Les domaines prioritaires incluent l'étude des effets à long terme, les expositions in utero et chez les jeunes enfants, ainsi que l'amélioration continue des méthodes d'évaluation dosimétrique.

L'avènement de nouvelles générations de technologies, comme la 5G et le déploiement massif de l'Internet des Objets (IoT), exige une surveillance technologique constante et une adaptation proactive des évaluations de risques. L'Agence appelle à un renforcement de la surveillance sanitaire, en particulier pour les enfants et les professionnels spécifiquement exposés.

En synthèse, l'avis de l'Anses met en exergue l'importance d'une vigilance continue et d'une approche prudente face à l'omniprésence des radiofréquences, en attendant que de nouvelles données scientifiques puissent lever les incertitudes persistantes.

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